En escalade, il n’y a pas d’ailleurs.
Seulement l’instant.
Ce moment suspendu où l’on se tient, en équilibre, entre ciel et Terre.
Grimper, c’est revenir au corps, à ses sensations.
C’est sentir le grain du rocher sous ses doigts, la chaleur du soleil sur la peau, le souffle du vent sur soi.
C’est écouter les battements de son cœur, la respiration qui s’accélère dans un pas engagé, et ce silence particulier qui enveloppe les grandes parois.
Loin des écrans, des pensées qui tournent en boucle, des pollutions sonores, des injonctions à faire vite, l’escalade offre de l’espace en soi. Là-haut, on ne peut pas tricher. On ne peut pas fuir. On est là. Totalement.
Présent.
Et dans cette Présence, quelque chose s’ouvre.
Une intuition, une forme d’intelligence du corps en mouvement.
Quel pied placer ? Quelle prise prendre ? Est-ce le bon moment pour avancer ?
Ces décisions se prennent parfois sans mots, avec la confiance retrouvée en notre capacité à nous écouter.
La verticalité nous enseigne. Elle apprend la patience, l’humilité, la persévérance. Elle nous montre qu’avancer, parfois, c’est aussi savoir s’arrêter, observer, respirer.
Grimper, c’est aussi renouer avec notre nature profonde.
Ce besoin de contact, de liberté, de jeu, de lien.
Un lien à soi, aux autres, à l’environnement, à plus grand que nous.
De la Terre vers le Ciel, l’escalade devient alors bien plus qu’un sport : une Ascension vers Soi.